"T’es pas là pour apprendre. On t’embauche pour ce que tu sais faire."
C’est ce qu’on m’a sorti. En face, en entretien.
J’étais au tout début. Junior.
Pas sûr de moi, mais avec l’envie. Envie de comprendre, de progresser.
Et bam. Cette phrase.
Pas violente dans la forme. Mais brutale dans ce qu’elle ferme.
Sur le moment, j’ai encaissé.
Je me suis dit ok, logique : t’es payé, tu dois livrer.
Mais au fond, ça bloquait.
J’avais envie d’apprendre. C’est pas censé être une bonne chose ?
Avec le temps, je me rends compte que ce n’est pas juste une phrase.
C’est un état d’esprit.
Quand t’as cette vision-là, tu ne recrutes pas une personne.
Tu recrutes une fiche technique. Un “profil”.
Pas de marge. Pas de montée en compétence.
Juste : tu sais faire ? Tu fais.
Et pourtant…
C’est absurde. On le sait.
Une entreprise, ça tourne mieux quand les gens grandissent avec.
Pas quand ils stagnent en espérant être assez bons, assez vite.
Aujourd’hui, je suis convaincu d’un truc :
Former quelqu’un, ça demande du temps, de l’énergie. C’est clair.
Mais ne pas le faire ? Ça te coûte plus cher.
En turnover. En perf. En culture.
Tu veux des gens bons ?
Fais en sorte qu’ils le deviennent chez toi.