S’ennuyer est vital selon moi Nicolas Darcis ⚪ . Comme bouger, manger, réfléchir ou dormir. Et pourtant, l’ennui fait tache. On le confond avec la paresse. On l’évite comme une anomalie, un bug dans nos agendas optimisés. On cherche à le combler, à le fuir, à le nier. Si sans mouvement, on entre en introspection, que sans nourriture, on expérimente le manque, et sans réflexion, on tourne en rond comme un hamster dans sa roue, eh bien sans ennui, on sature. On sature d’activités, de sollicitations, de réponses immédiates. On sait que chez les enfants, l’ennui est un tremplin pour l’imaginaire. Et pourtant, chez les adultes, il devient un symptôme à soigner, une faiblesse à cacher. Moi, je crois qu’il est utile. Et même salutaire. Parce que c’est dans ces moments où on ne fait rien qu’on peut enfin laisser venir autre chose. Pas ce qu’on attendait. Pas ce qu’on avait prévu. Quelque chose de plus profond, parfois.

J’adore m’ennuyer. Le vide, j’en ai besoin. C’est quasiment un luxe et je pense que ca peut malgré tout s’apprendre. Et c’est un gros taf de pédagogie avec ma fille qui, sans etre boulimique de l’activité, a du mal avec le temps long. Elle est dans l’instantanéité, ca rend les choses parfois...intéressantes entre nous 😄

En ce moment je médite beaucoup. C'est désormais quand je suis sur le téléphone que j'ai l'impression de rien faire.